TRADUCTION

Pour les demandes de traduction du tibétain vers le français, ouvrez un sujet dans ce sous-forum dédié !
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flobec
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TRADUCTION

Message par flobec »

Bonjour

en tout premier lieu je souhaite vous indiquer que je trouve ce site trés interessant
je souhaiterai savoir en premier lieu la différence entre l'écriture tibétaine et le sanskrit

ensuite (et en fonction de la réponse),
- la signification et le sens de "Anugachati Pravaha"
- sa traduction en écriture tibétaine (et/ou sanskrite)

merci d'avance
Shogbya
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Re: TRADUCTION

Message par Shogbya »

Bonjour,

L'écriture tibétaine et sanskrite n'ont rien à voir l'une avec l'autre, tout comme les deux langues d'ailleurs.

"Anugachati pravaha" est sans doute du sanskrit (en tout cas pas du tibétain) mais je ne crois pas qu'il y ait des sanskritistes sur ce forum.
Désolé de ne pouvoir t'aider (mais tu trouveras sans doute sur le net des forums dédiés au sanskrit).
Lobsang
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Re: TRADUCTION

Message par Lobsang »

Bonjour, Pour faire avancer un peu le truc, j'ai trouvé ceci. (Va avec le courant)
Mais est-ce traduisible en tibétain ? Sans doute, mais je te repasse la main Shogbya ;)
Shogbya
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Re: TRADUCTION

Message par Shogbya »

Merci Lobsang !

Du coup, je propose རྒྱུན་དང་མཉམ་དུ་འགྲོ།
རྒྱུན་ : courant (pour une rivière, mais aussi pour le 'courant' de l'être par ex.)
དང་མཉམ་དུ་ : avec, en compagnie de
འགྲོ། : aller + ponctuation finale

Se prononce [gyun dang nyam dou dro]
flobec
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Re: TRADUCTION

Message par flobec »

merci infiniment pour vos réponses !!!
et encore bravo pour ce forum :)
Bhikkhus
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Re: TRADUCTION

Message par Bhikkhus »

anugā signifie « qui suit », « qui obéit », « qui se conforme à », « serviteur », « accompagnateur ».

āsatti signifie « vicinité », « proximité », « connexion », « lien immédiat »,
En grammaire, ce terme peut aussi être utilisé comme connecteur d’accord entre mot.

Venant de pravāh « mettre en mouvement », pravāhá est un terme signifiant « courant », « eau courante », « rivière », « écoulement », « continuité », « train de pensée », « activité continue », « plan d’action ».

On rejoint donc cette idée directrice de « va avec le courant », « qui se conforme au flux de pensée », « qui suit strictement son plan d’action ».
;)
Bhikkhus
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Re: TRADUCTION

Message par Bhikkhus »

flobec a écrit :la différence entre l'écriture tibétaine et le sanskrit
:arrow: Dérivant du terme local saṃskṛtam, le sanskrit est une langue de l’Inde ancienne autrefois parlée dans le sous-continent indien qui influença une multitude d’autres dialectes du Nord du pays. Beaucoup plus ancienne que le latin et le grec ancien, la plus vieille forme de sanskrit attestée de manière tangible est nommée sanskrit-védique, langue dans laquelle furent composés les Veda dans le Nord-Ouest de l’Inde au milieu du XIVème siècle avant notre ère, bien avant l’apparition de l’hindouisme.

La langue a ensuite doucement évolué, en même temps que son aire d’utilisation s’est étendue vers le Sud-Est et a progressivement couvert une vaste zone couvrant la partie orientale et méridionale du Pakistan, le Nord de l’Inde et pratiquement la totalité du Bangladesh. Utilisée, analysée et conservée par une classe de lettrés professionnels appelés paṇḍita, ses structures furent définitivement fixées aux environs de l’ère chrétienne.

Elle a été dès lors appelée « sanskrit » qui signifie « parachevé », sous-entendu selon les règles de la grammaire.

C’est seulement depuis le XVIIIème siècle environ et l’arrivée de l’imprimerie que la langue sanskrite est devenue étroitement associée à l’écriture devanāgarī (l’imprimerie ayant encouragé la standardisation). En effet, avant cette époque, les écritures qui servaient pour les langues locales servaient également pour le sanskrit, et différaient donc d’une région à une autre. La transmission orale et le fait que ces diverses écritures fonctionnaient, en réalité, selon un même système, en dépit des différences apparentes, ne faisaient pas obstacle à la communication. La langue sanskrite a ainsi été utilisée sans interruption jusqu’à nos jours encore comme le principal véhicule de toutes les activités intellectuelles : grammaire, logique, exégèse, sciences, techniques, droit, rite, philosophie, etc…, et belles-lettres. Elle a également été la langue de relations entre les différentes régions de l’Inde et même de relations internationales en Asie de l’Est, vers la Chine par l’Asie centrale et dans tout l’Asie du Sud-Est.

L’extraordinaire longévité du sanskrit, l’immensité de son aire d’utilisation, le monopole dont il a joui dans l’expression de tous les genres du savoir humain, la diversité des contacts et des influences qu’il a pu avoir et recevoir font de lui une langue au vocabulaire exceptionnellement riche et de sa littérature la plus abondante et diversifiée du monde. Notons pour exemple ces trois termes sanskrits aujourd’hui passé dans le français habituel : bouddha « éveillé », yoga « union » ou maṇḍala « cercle ».

Comme je l’ai expliqué, l’écriture la plus courante pour le sanskrit est la devanāgarī, qui sert toujours pour écrire les langues modernes du Nord de l’Inde. Ainsi, en devanāgarī, le mot « sanskrit » s’écrit par exemple संस्कृतम् (saṃskṛtam). La devanāgarī n’est pas un alphabet au sens où nous l’entendons, mais ce que l’on appelle une écriture alphasyllabaire, (autrement-dit, ce système ne note pas des lettres, mais des syllabes). Le mot हिमालय (himālaya) « demeure (ālaya) des neiges (hima) » est ainsi formé de quatre signes représentant chacun une syllabe : हि (hi), मा (mā), ल (la), य (ya). Ce système d’écriture est donc assez complexe et nettement plus difficile à lire que les alphabets occidentaux (dérivés de l’alphabet phénicien).
Devanagari_overview.gif
Devanagari_overview.gif (32 Kio) Vu 14391 fois
:arrow: La forme écrite du tibétain fut instaurée quant-à-elle lors de la véritable introduction du bouddhisme au Tibet (officiellement au VIIème siècle), époque du règne de Songtèn Gampo. Ce dernier décida que le développement d’un système écrit était nécessaire (compte tenu des différents langages oraux de l’époque), afin de préserver les enseignements du Bouddha. Il envoya ainsi en Inde, un petit groupe de jeunes gens brillants et l’un de ses plus fidèles ministres. Leur mission était d’étudier les systèmes d’écritures en place, afin de créer un alphabet et une grammaire adaptée aux particularités phonatoires des Tibétains.

L’un deux, le ministre Thönmi Sambota, aidé par des paṇḍita, excella en langue indienne ancienne et devint célèbre pour son érudition dans l’Inde entière. Comment l’écriture tibétaine fut exactement formée reste un sujet encore débattu aujourd’hui. Certains affirment que cette écriture est héritée d’un antique alphabet – probablement d’origine bönpo – qui aurait été modifié par Sambota à son retour d’Inde. D’autres sont partisans d’un alphabet directement créé par Sambota après son retour au Tibet, qui se serait inspiré de la civilisation indienne et des différents alphabets syllabaires utilisé à l’époque. Quoi qu’il en soit, Sambota créa le premier modèle de langue écrite en concevant sur la base de ses études et de ses observations, l’alphabet que nous connaissons aujourd’hui.

Et voilou
:D
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